C'est surtout qu'Hermès a été le premier (et à ce qu'on en sait seul) dépressif d'Aetherys, qu'il a crée la seule créature capable de le comprendre et donc de le rassurer, et que pour contrer ses peurs une bonne fois pour toutes, il a pris une décision radicale et décidé que toute sa philosophie se jouerait sur un coup de poker biaisé par ses pulsions auto-destructrices : c'est donc un personnage dépressif très bien écrit. Et c'est pas une moquerie, je suis passé par là. C'est pour ça que j'ai beaucoup aimé cette fin d'épopée au contraire, sous des allures d'omnipotence, de grand méchant stellaire, d'apocalypse, elle parle de sujets beaucoup plus terre à terre, qui peuvent sembler bateau, mais qui ont certainement fait du bien à beaucoup de gens.
Faut pas oublier qu'Apocalypse, ça veut pas dire "fin du monde", mais "révélation", étymologiquement. Je sais pas si c'est quelque chose qui se retrouve dans le texte original, ou si c'est juste une bonne traduction et/ou une coïncidence heureuse, mais la véritable révélation n'est pas celle du grand méchant de toute cette histoire, mais de tous les alliés qu'on a eu. Prendre conscience de l'influence que chacun a eu sur notre vie, même par nos rivalités passées (cc Zenos, sur lequel je reviendrai), de voir comment on a évolué et comment on est devenu plus fort, pas par ce qu'on est, mais par qui on a connus. Je rejoins donc totalement Kyrenn là dessus, le WoL n'est le WoL que parce qu'il a reçu énormément d'aide. On a pas été dans le passé, Elidibus nous y a envoyé. On a pas découvert ce qui se passait, on a transmis les infos de madame éléphant à Venat et Hadès, qui ont compris ce qu'il se passait. On a pas échappé à Hermès, on a été sauvés par Venat, Hadès et Hythlo.
C'est juste trois exemples pris dans deux niveaux de quête de l'épopée. Mais le jeu entier peut être lu par ce prisme.
Et c'est peut être niais, mais c'est "classique" des shonen, d'être niais. Et ça fait jamais de mal, un petit coup de rappel de "La vie est quand même pas si dégueu, souviens toi de tout ce que les gens ont fait pour toi et tu verras que t'es pas tout seul et qu'on t'aime".
Mais je suis peut être biaisé par mon histoire personnelle. Et du coup, moi aussi, je comprends qu'on passe totalement à côté, si c'est pas un problème qu'on a.
Et pour Zenos : Il représente l'épitome de tout ça.
C'est un gamin qu'a été torturé par son propre père pour devenir une arme pour affronter son grand-père, et on dit bien torturé. Qu'a été accompagné par personne, parce qu'il faisait peur à tout le monde, qu'a juste eu une "faiblesse" très minime pour Yotsuyu, parce que c'était une écorchée vive comme lui. Qui a depuis toujours eu un seul objectif, parce qu'on lui surinait en tête encore et encore, parce que c'est tout ce qu'il a appris : la puissance. Il a été fasciné par le WoL pour aucune autre raison que parce qu'il était aussi puissant que lui, voire plus. On a été la première personne qui pouvait lui résister, et ça le fascinait parce qu'il avait jamais vécu ça. Et comme il a jamais rien su faire d'autre, parce qu'on lui a jamais rien appris d'autre, sa seule façon de communiquer était par l'affrontement constant. Il a voulu pousser le WoL à la haine en le faisant souffrir, comme il avait souffert, parce qu'il projetait. Sa vengeance contre son père est affreuse, proprement immonde, mais elle représente toute la souffrance qu'il a ressentie, et ça permet d'en prendre la mesure si on est restés fixés depuis Stormblood sur "c just 1 sosiopat".
Et finalement, c'est cette personne qui nous permet de triompher du Désespoir même, pour nous montrer que lui aussi nous a apporté beaucoup. De la même façon que lui, notre personnage est un génie du combat (en partie grâce à l'écho, oublions pas qu'in lore, la vision des AoE, c'est l'écho qui nous montre où les attaques vont taper), mais là où nous, ça a été par l'amour de Venat, lui, c'était par la haine de son père. Mais même ça, y'a du positif à en tirer, parce qu'ultimement, sa force, il l'utilise pour sauver le monde.
Le combat final, c'est une façon de le laisser se reposer après une vie de souffrance. On lui donne ce qu'il a toujours voulu mais qu'on lui a refusé : la mort. Il s'est pas réincarné par choix, c'est la Résonance qui a transféré sa conscience ailleurs, et puisqu'il ne pouvait pas mourir, il nous a chassé, rien de plus. Mais malgré tout ça, à la fin de son chemin d'épines, il obtient le repos.
C'est pas une apologie, c'est un criminel de guerre, c'est un monstre, mais tout ce qui est dit, c'est que y'a du bon à tirer même des relations les plus dures, des plus grandes souffrances, et des pires choix.
Après, c'est peut être de la suranalyse, mais c'est ce que j'ai vu, et ce que beaucoup de mes amis ont vu. Et j'aime bien cette histoire.