Lorsque Endwalker s'est terminée, j'étais plutôt sceptique de ce que Dawntrail allait nous proposer même si le mindset global du "beach episode" me plaisait beaucoup étant donné qu'on sortait d'un rush de 10 ans sur une histoire qui m'avait attrapé par le col pour me projeter aux murs, aux sols et aux plafonds dans le bon sens du terme. Les dernières interviews étaient plutôt rassurante car certes Dawntrail pouvait ressembler à un beach episode "mais avec des enjeux", j'ai donc joué à l'extension pour ce qu'on nous laissait sous-entendre depuis la 6.5/6.55, c'est à dire aider une princesse à succéder à son père sur le trône d'une nation unifiée et dont l'unité doit être préservée, donc un rôle de mentor en quelque sorte comme le souligne Arcavius. Bref, it's pavé time.
Boy oh boy que la première partie de l'extension a été un plaisir. Pour une fois nous avons été placé en retrait en tant que sauveur de l'univers, ce rôle étant même complètement relégué à l'arrière-plan, y compris dans le moments de tension pour laisser Wuk Lamat évoluer à son rythme pendant son épreuve du rite de succession. Le world building était au point, découvrir les cultures de peuples dérivés de peuples déjà existants sur la trigée est juste ce qu'il faut d'intéressant tout en étant justifié par le fait de connaître le peuple que Wuk Lamat était destinée à gouverner. je suis généralement avide d'apprendre de nouvelles choses et Dawntrail était un buffet à volonté à mon sens. Le fait d'être au second plan pour juste pouvoir apporter de l'aide ne m'a absolument pas dérangé car la première partie de l'épopée était très bien rythmée en ce sens pour nous permettre de déployer nos talents de WoL pour régler des grosses galères sous la forme de Valigarmanda, j'ai même apprécié jusqu'au fait que ce ne soit pas nous qui mettons une purge à Bakool Ja Ja à Yak T'el toute têtes à claques qu'il puisse être.
Nous avons donc une bonne première partie avec de la découverte, du world-building de qualité et une épopée qui suit le lent chemin vers le trône d'une Wuk Lamat qui apprends à assumer son rôle petit à petit malgré le fait que rien n'était gagné au départ, tant au niveau des peuples que de sa propre mentalité où elle disait elle-même vouloir gouverner mais manquait cruellement de connaissance sur le mode de vie et les traditions de son peuple et surtout la cruauté manifeste des Mamool Ja concernant leurs propres enfants, le shift brutal de Bakool Ja Ja ne m'a même pas dérangé, au fond j'ai compris que même si il a passé sa vie a être conditionné pour être qui il est, il avait finalement compris qu'il faisait fausse route depuis le départ, un bon gros attitude check qui a fait du bien, rappelez vous les sages paroles de Gandalf "C'est un crétin, mais un crétin honnête".
Et là est arrivé le Cénote des Cieux Infinis juste après avoir constaté que mon bon Ketenramm était encore en vie (détail pour vous, perso c'était comme retrouver un personnage légendaire)...
Le donjon qui pour moi a été le pont entre la première et la seconde partie de l'épopée m'a vraiment marqué car depuis un moment, l'épopée plaçait les anciens Yok Huy sur le même piédestal que les Allagois (et bordel qu'est-ce que je peux aimer les anciennes civilisations technologiques disparues dans n'importe quel registre possible), je n'ai même pas eu le temps de me remettre de ma satisfaction qu'on était déjà devant le portail des cité d'or tout en ayant une évolution sur les recherches de Krile concernant Galuf. Sa vision de l'écho m'a fait faire des petits bonds de joie mais aussi soulevé de lourdes interrogations concernant ses origines, des gravures arcaniques on en voit un peu partout mais peuple Lalafell + Arcanisme ça établi un lien plutôt clair chez moi mais je ne voulais pas trop me hyper sur les implications, j'ai donc continué à suivre l'histoire et arpenté le pont entre les deux parties d'épopée avec le reveal de la fonction de la clé dont le cristal en forme de concept Ancien a été spot direct.
"Erenville et le WoL au Far West", c'était marrant mais un peu dommage car tout le côté exploitation du céruléum, rapport/conflit potentiel avec les Whalaqee n'a pas été très exploité, j'en attends beaucoup par le biais de la quête Mage Bleu mais ça reste globalement agréable, on nous hint quelques tremblements de terre mais ça doit être normal vu l'exploitation des sols hein ? Penses-tu...
Viens donc la seconde partie de l'épopée lorsque toute une singularité apparaît de presque nulle part et des drones commencent à prendre Tuliyollal d'assaut pendant qu'Erenville débute une lente descente aux enfers. Là on peut enfin voir que même si le rite de succession a été un franc succès, défendre tout un peuple c'est vraiment pas simple et encore une fois, le récit est au service de la progression des personnages de Koana et Wuk Lamat, Koana d'ailleurs que j'oublie de mentionner mais lui aussi a pas mal évolué pendant le rite de succession, se rendant compte de ses propres faiblesses en les assumant tout en voulant les combler.
Au final, il n'y aura que Zoraal Ja qui restera une ignoble tâche de merde mais il faut bien quelqu'un pour porter la cape du personnage matrixé par son égo n'est-ce pas ?
Bref, un train explosif plus tard et bienvenue à Yyasulani où Erenville continuer à prendre sur lui comme un grand seigneur alors qu'il apprends finalement que son village natal a pris 30 ans dans la tronche et que la nouvelle population locale a plutôt bien intégré les lieux. Petite parenthèse sur le fait que Final Fantasy IX est mon all-time favorite donc quand j'ai vu "Alexandrie" sur la map, j'ai fait des bonds dans tous les sens mais je n'ai clairement pas eu le temps de quoi que ce soit car me voilà à me faire introduire un nouveau personnage : Sphene, la reine de Neo-Alexandrie et oui forcément, l'emblème à sa ceinture trouvait enfin tout son sens.
Totalement refait mais méfiant néanmoins, je découvrais l'histoire des Néo-Alexandrins tout en me demandant à quel moment ça allait totalement partir en sucette étant donné que chaque parole, chaque action de Sphene soulevait des red flags d'une superficie assez conséquente, après tout, bouffer des âmes pour maintenir son peuple en vie c'est pas très charlie et la blinde de cross-references avec FF9 me faisait me dire que ça n'allait pas bien se passer du tout. J'ai eu un moment de doute lorsque Zoraal Ja est arrivé pour rabouiner la reine et les Alexandrins de Solution Neuf (énorme au passage, beaucoup chialent sur "but muh med-fantasy" mais avec Allag et Garlemald, Final Fantasy XIV ne sera JAMAIS à catégoriser dans un registre med-fan).
Bref, le temps de faire connaissance avec Pas-du-tout-Bibi (coucou Brigitte) et Pas-du-tout-Steiner, me voilà sur le pont entre la seconde et la troisième partie de l'extension : Pas-du-tout-Mémoria (ou Twilight Town dépendant de vos refs) et là en vrai, j'avoue que j'ai été un poil déçu de ne pas avoir eu un véritable Mémoria, zone de FF9 où les souvenirs de chaque êtres vivants se mélangent en un chaos nostalgique, mais ça c'était avant d'arriver au nœud tellurique pyro où la présence de Pas-du-tout-Œilvert m'a fait faire des bonds jusqu'au plafond (métaphoriquement) avec l'énorme révélation concernant les Lalafell/Milalla, les implications beaucoup plus nettes sur le voyage transdimensionnel et le moment beaucoup trop cute pour mon cœur fragile sur Krile. Là je commence à avoir un sentiment que ne n'avais pas eu depuis un moment maintenant, alors certes on nous souligne l'urgence de mettre fin aux agissements de Sphene qui s'apprête à faire elle-même ce que les Asciens font depuis des millénaires : absorber tout un monde, mais là, je commençais à ressentir une urgence d'en découdre au plus vite avec cette "méchante" moralement grise... Je me dirige donc vers le dernier défi et nouvelle parenthèse sur les mécaniques du défi, ça fait un bien fou cette augmentation de la difficulté manifeste sur les donjons comme les défis au travers de petits éléments çà et là, mais mon focus était ailleurs je ne vais pas vous mentir : la musique, le support de n'importe quel donjon/défi du jeu qui surpasse haut la main Invincible et est désormais dans mon top 5 des OST de FFXIV.
Et au final, clap de fin sur la 7.0, mais un clap de fin qui me fait bondir une nouvelle fois : le seau d'Azem sur la clé et la promesse de toujours plus d'interrogation et de découverte pour les patchs à venir.
Bref voilà. Au départ pas forcément convaincu, la 7.0 a réussi à faire bouillir mon sang une fois de plus sur tant d'aspect car je suis un énorme world-building et lore nerd, on m'a filé tout un tas d'os à ronger pendant l'extension et après l'extension, le récit en lui-même est à la fois tout en justesse avec ses moments charmants, ses lenteurs nécessaires pour que le tout ne soit pas juste une montagne russe de linéarité et son final ou... bah ou on a sauvé le monde encore une fois...
Plus que jamais, je vous invite à voir cette extension (comme toutes les autres) comme étant un monomythe qui respecte fidèlement les codes du genre mais en prenant le rôle du mentor, la volonté de Gulool Ja Ja renforce la légitimité de ce rôle de mentor pour Wuk Lamat et franchement, ça fait un bien fou. Que la 7.0 marque ou non le point de départ d'une nouvelle aventure sur dix ans ou peut-être moins, c'est une réussite totale à mes yeux, j'estime qu'on m'a donné suffisamment pour continuer à apprécier le jeu et le tout sur une classe aux très lourdes implications par rapport au Rôdeur Vipère et le lien avec un des deux donjons experts.
Bref, j'ai été saucé comme jamais. Je comprends ceci dit la frustration de beaucoup concernant le récit et je ne souhaite que deux choses, premièrement que les divers point de vue positifs vous fasse un peu relativiser sur l'épopée, mais que surtout les patchs 7.x vous redonne un peu d'amour pour l'histoire.